Les bureaux de vote de toute la France ont ouvert
leurs portes ce dimanche à 8h (07H00 GMT) pour
le coup d'envoi d'un second tour des élections
municipales et cantonales qui s'annonce riche
en suspense.
Les 40 millions d'électeurs ont jusqu'à 18h -voire
19h ou 20h dans les grandes villes- pour déposer
leur bulletin dans l'urne. Ils sont appelés à
désigner, pour six ans, les conseillers municipaux
des quelque 36.000 communes françaises, mais aussi
2.021 conseillers généraux.
La participation à la mi-journée était en baisse
par rapport au premier tour: pour les municipales,
20,21% à midi (contre 20,57% dimanche dernier
à la même heure), pour les cantonales 17,62% (contre
19,29%).
Dans la matinée, le président de la République
Jacques Chirac et sa femme Bernadette ont voté
à Sarran en Corrèze.
A Paris,
le candidat de la gauche plurielle Bertrand Delanoë
a voté dans le 6e arrondissement. "Si je suis
élu, on se voit boire un petit coup et dire tout
ce qu'il y a à faire", a-t-il déclaré à des partisans
présents devant le bureau de vote.
A droite,
le candidat RPR-UDF-DL, Philippe Séguin, qui a
voté dans le 16e au lycée La Fontaine, était préoccupé
par les résultats de la soirée de Division-1 de
football. "Mon problème, moi, c'est le loto sportif
d'hier, la défaite de Guigamp sur son terrain
par 6 à 1, je perds mes marques. Je rate mon loto
sportif à cause de ce résultat qui est aberrant!",
a-t-il déploré sur RTL.
Quant à Jean Tiberi, qui a voté dans son fief
du 5e arrondissement en compagnie de son épouse
Xavière, il a de nouveau "regretté que certains
aient pris une lourde responsabilité au plan parisien
en refusant la fusion des listes". "La victoire
est encore possible, elle est plus difficile",
a-t-il estimé, mais "nous nous mobilisons pour
faire gagner la majorité municipale".
Les premières estimations sont attendues pour
20h. Elles pourraient réserver quelques surprises.
Car le second tour du scrutin est placé cette
année sous le signe de la plus grande incertitude,
notamment à Lyon, Paris et Toulouse. Or, des résultats
dans ces trois grandes villes, où la droite et
la gauche sont plus que jamais au coude-à-coude,
dépendent une grande partie des enjeux nationaux.
Que l'opposition nationale conserve in extremis
ces trois villes, et Jacques Chirac, qui n'a pas
ménagé sa peine entre les deux tours pour pousser
les candidats de droite à Paris et à Lyon à s'unir,
pourra engager dans de bonnes conditions la "révolution
culturelle" qu'il appelle de ses voeux dans la
perspective de la présidentielle.
A l'inverse, une victoire historique de la gauche
plurielle dans au moins une de ces trois villes,
et surtout à Paris, cité dont Jacques Chirac a
été le premier magistrat de 1977 à 1995, plongerait
la droite dans une nouvelle crise.
L'enjeu n'est pas moins important à gauche car
les résultats du premier tour ont été cruels pour
Lionel Jospin. D'abord par les échecs retentissants
de Jean-Claude Gayssot à Béziers, Dominique Voynet
à Dole -battus dès le premier tour-, Elisabeth
Guigou à Avignon et Pierre Moscovici à Montbéliard.
Et une défaite au second tour de deux ministres
en situation très délicate, Jack Lang à Blois
et Marylise Lebranchu à Morlaix, rejaillirait
sur l'ensemble du gouvernement.
Un échec de Catherine Trautmann à Strasbourg,
sérieusement menacée par l'UDF Fabienne Keller,
serait également vécu comme un camouflet pour
la gauche.
En dehors de ces "villes-symboles", le paysage
municipal devrait rester globalement équilibré
entre la droite et la gauche dimanche soir. Avant
le premier tour, la gauche contrôlait 121 villes
de plus de 30.000 habitants, contre 105 pour la
droite.
|